Le château de Cizeron
Le château de Cizeron à Saint-Genest-Lerpt
Dans le cadre des journées du patrimoine, dès 9 heures, ce samedi 21 septembre 2024, une trentaine de personnes ont répondu à l'invitation du préfet de la Loire Alexandre Rochatte pour visiter la demeure préfectorale : le château de Cizeron. En effet, les visites étaient suspendues depuis l’incendie qui avait fortement endommagé la toiture et les deux étages du château de Cizeron à Saint-Genest-Lerpt, en 2014 lors de la résidence de la préfète de la Loire Fabienne Buccio, actuelle préfète de la région Auvergne Rhône Alpes.
La présentation de la noble demeure a été préparée par Pierre Troton, ancien président de l'association des Amis du vieux Saint-Etienne (aujourd'hui Histoire et mémoire de Saint-Etienne) et ancien secrétaire de la Diana (Société historique et archéologique de la Loire) pour une visite thématique de 1h15 minutes entre jardins, salons et orangerie.
La longue histoire des propriétaires du domaine Cizeron
Cette résidence a été érigée en 1814 par la famille Peyret-Dubois dont le fils était un marchand d’armes qui s’est enrichi durant les guerres napoléoniennes. Il avait décidé de bâtir une maison bourgeoise sur le domaine agricole de Cizeron, qu’il avait acheté. « Ce qu’on appelle à l’époque un château, c’est une grosse maison bourgeoise rurale, c’est-à-dire qu’il faut s’imaginer aussi des fermes, des communs, des écuries et un chenil », explique M. Pierre Troton.
En 1850, le domaine de Cizeron a déjà appartenu successivement aux familles de la Veuhe (XVème siècle), Cambertye, d’Arloz, de Courtilhe, Rigaud puis donc aux Peyret-Dubois, fut vendu à Jean Marie Marrast (marchand de soie à Saint-Étienne).
Le transfert de la Préfecture de la Loire
Le décret du 25 juillet 1855 transfère le chef lieu du département de la Loire de Montbrison à Saint-Étienne. Le 24 mai 1858, la ville de Saint-Étienne se décide à acheter le château de Cizeron. La demeure devient alors « la résidence d’été du Préfet avec un jardin » qui dispose également un logement personnel à l’hôtel de ville.
En effet, dans le contexte de la Révolution française, la préfecture de la Loire est d’abord localisée à Feurs puis à Montbrison. C’est avec l’essor de l’industrialisation, et notamment des usines de charbon, d’acier ou de ruban à Saint-Étienne, qu’il est décidé sous Napoléon III que cette ville deviendrait la préfecture du département en 1856. La municipalité de Saint-Étienne achète le domaine de Cizeron en 1858 pour la somme de 90 000 francs dont 20 000 francs pour le mobilier.
Résidence permanente du préfet de la Loire
Depuis 1960, elle est sa résidence permanente. Elle est aujourd'hui la propriété du département depuis 1982 et le château est loué par le Conseil Départemental de la Loire à l’État afin de loger son premier représentant dans le département.
La bâtisse peut aussi être un lieu de réception et de résidence pour des personnalités d’État qui peuvent rester sur place plusieurs jours, comme ce fut le cas pour Jacques Chirac en tant que ministre ou encore Charles de Gaulle, alors président de la République ou encore la ministre Christine Boutin par exemple. Pierre Troton rappelle « que l'on pourrait penser que le nombre de chambres est élevé, mais il faut se rendre compte que, par exemple, si un ministre se déplace, il peut amener de nombreuses personnes avec lui, comme des membres de son cabinet »,
Il ajoute que : « c’est une belle maison bourgeoise d’un style classique, C’est un gros bâtiment rectangulaire, en pierre de taille, inscrit à flanc de colline, avec deux étages principaux composés de sept fenêtres chacun, dont un étage mansardé réservé aux domestiques à l’époque de la construction. Au nord, nous avons une entrée de cour. La façade principale est exposée à l’ouest et domine un jardin clos, composé d’un parc déclinant avec successivement trois terrasses et un point d’eau. Il met en valeur une grande terrasse accessible par un escalier à double révolution. Au loin, nous voyons l’entrée sur Saint-Étienne. »
À l’intérieur, les nombreux visiteurs découvrent plusieurs salles de réception qui se succèdent au rez-de-chaussée, dont une salle à manger. Ce niveau abrite également une cuisine et un salon annexe, au sud, qui servait de salle de réception « de prestige » à ses débuts. Parmi les autres pièces du rez-de-chaussée, on retrouve le hall d’entrée ainsi que le bureau du préfet. Les étages supérieurs sont composés d’une dizaine de chambres et de salles de bains qui ont été entièrement refaites durant les travaux qui ont suivi l’incendie. Beaucoup de meubles d’époque ont aussi été restaurés. Pour le rez-de-chaussée, il a été gardé la même configuration qu’avant le sinistre. En revanche, le parquet a été changé. Les travaux ont duré près de sept ans suite à certaines difficultés, comme la présence de mérules sur les charpentes, ont coûté 3,8 millions d’euros, dont 800.000 euros pris en charge par l’État.
Le préfet Alexandre Rochatte et le guide Pierre Troton
Date de dernière mise à jour : 21/09/2024