Quatre nouvelles expositions au MAMC+
Entrare nell'opera Entrer dans l'œuvre / actions et processus dans l'Arte Povera du 30 novembre 2019 au 3 mai 2020.
Une exploration inédite de la dimension performative dans l'Arte Povera
Présentation de la première exposition :
L'Arte Povera fut plus une aventure collective, jalonnée d'actions et événements dans l'Italie des années 1960-1970, qu'un groupe. L'exposition en approfondit la dimension performative dans un parcours rassemblant une centaine d’œuvres emblématiques, conçues entre 1963 et 1978. Une riche documentation l'accompagne : près de 300 archives photographiques et filmiques, pour certaines inédites.
L'exposition est constituée de quatre sections. Les deux premières, intitulées Théâtre et Temps et lieu, font dialoguer œuvres et archives afin de restituer et contextualiser les actions de l’Arte Povera. Les deux suivantes, Actions et Entrer dans l’œuvre, permettent aux visiteurs d’être directement impliqués et d’interagir avec tout un ensemble d’objets.
La formule art pauvre fut initialement empruntée au vocabulaire du théâtre de Jerzy Grotowski par le critique Germano Celant. Son exposition légendaire Arte Povera + Azioni Povere, organisée en 1968 en Italie, à Amalfi, posait d’emblée la nécessité de l’action, au cœur des préoccupations de cette quinzaine d’artistes.
Il s’agissait pour eux de rejeter la valeur traditionnelle de l’œuvre et une technique unique, pour offrir des expériences collaboratives, des gestes et des attitudes, plutôt qu’un objet à contempler. Une démarche en résonance avec les revendications sociales et politiques de l’époque.
Dès ses premières années, l’Arte Povera démontre un engagement soutenu de ses protagonistes avec la pratique de la performance et l’intérêt marqué pour l’interaction entre le corps, la temporalité et l’espace.
Ces artistes ont ainsi donné naissance à des approches artistiques poétisant la vie quotidienne et affinant le sens du temps dans une tentative d’unir actions éphémères et objets matériels. Leur objectif était d’intégrer autant de formes d’expression que possible, de combiner les arts visuels avec le mouvement dans l’espace et la dynamique événementielle. Le corps et les objets de l’artiste étaient intégrés dans des processus narratifs et des scénarii de mise en situation.
Les artistes affiliés à l’Arte Povera ont toujours cherché à temporaliser le travail et à objectiver l’action. L’interaction entre artistes ancrait leur production dans des manifestations collectives et des actions constituant un trait caractéristique. Le rôle crucial de la participation, essentielle dans l’Arte Povera, a révolutionné le rapport entre l’œuvre, l’espace et le spectateur.
L’Arte Povera reste ainsi, près de cinquante ans après son émergence, un art au présent, toujours vivant.
En coproduction avec le Kunstmuseum du Liechtenstein.
Les 14 artistes :
Giovanni Anselmo (1934), Alighiero Boetti (1940-1994), Pier Paolo Calzolari (1943), Luciano Fabro (1936-2007), Jannis Kounellis (1936-2017), Eliseo Mattiacci (1940-2019), Mario Merz (1925-2003), Marisa Merz (1926-2019), Giulio Paolini (1940), Pino Pascali (1935-1968), Giuseppe Penone (1947), Michelangelo Pistoletto (1933), Emilio Prini (1943-2016), Gilberto Zorio (1944)
© ADAGP Paris 2019, photo : M. Cizeron/MAMC+
Présentation de la deuxième exposition
Maurice Allemand, ou comment l'art moderne vint à Saint-Étienne (1947-1966) Collections du MAMC+ du 30 novembre 2019 au 3 janvier 2021
La genèse de la collection du MAMC+
Le parcours chronologique de l’exposition suit pas à pas les transformations opérées au musée par Maurice Allemand, en faisant la part belle aux grandes expositions qu’il a organisées. Plus de deux cents œuvres à découvrir, dont la moitié n’a pas été présentée depuis une vingtaine d’années !
Maurice Allemand, directeur du Musée d’Art et d’Industrie de 1947 à 1966, pose les bases de la collection exceptionnelle d’art moderne du MAMC+ après la Seconde Guerre mondiale. Le Musée d’Art et d’Industrie est alors le seul musée à Saint-Étienne. Sa collection d’art prend place aujourd’hui au MAMC+, premier musée d’art moderne créé en région en 1987.
L'histoire des collections, qui conte le génie des lieux, est retracée à partir d’archives en grande partie inédites : elle permet de comprendre autrement les jalons de la collection et de redécouvrir, à côté des chefs-d’œuvre, des artistes aujourd’hui méconnus. Maurice Allemand impulse une aventure culturelle majeure à Saint-Étienne : tout en enrichissant les collections de peinture ancienne, d’armes ou de textiles, il invente les conditions d’une diffusion courageuse et fine de l’art moderne. Il organise des expositions qui font date, consacrées par exemple à l’art africain, à l’art abstrait, au collage et à l’assemblage.
Maurice Allemand s’entoure des plus grands artistes, galeristes et collectionneurs de son temps. Leurs dons, et les achats faits auprès d’eux, transforment les collections. Ces acteurs majeurs posent les bases des développements futurs et font toute l’originalité du lieu : peu d’autres musées français pourraient se flatter d’avoir acquis un grand mobile de Calder en 1955, une Composition abstraite d’Aurélie Nemours en 1959 ou une œuvre d'Enrico Baj en 1964.
Le talent de Maurice Allemand aura été de savoir créer une géographie d’amitiés et un horizon d’enthousiasme. La collection du MAMC+ constituée pendant ces deux décennies (1947-1966) est aujourd’hui à la fois la trace et le témoin de cette histoire faite de détermination et de passion.
Photo : M. Cizeron/MAMC+
Date de dernière mise à jour : 11/02/2020